Aujourd'hui, j'ai l'immense honneur de vous présenter une femme qui a une place très particulière dans mon coeur, cette femme c'est Françoise, ma maman de coeur de Tahiti, on se connait depuis quelques années déjà, connue sur la toile, j'ai eu le grand plaisir de la rencontrer en vrai, cette femme d'expérience et de sagesse.
Après le témoignage de ma maman, j'ai pensé qu'un autre témoignage qui date un peu nous ferait du bien, ces deux femmes ont un point commun, elles ne se sont pas posées autant de questions qu'on s'en pose aujourd'hui. Elles se sont fait confiance.
Allez, j'arrête... je laisse la place à ma chère amie Françoise.
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Petite Présentation:
Je m’appelle Françoise, j’ai 65 ans et je vis à Tahiti. Ici, comme toutes les personnes de mon âge, je suis une « mamie faa’mu », c’est une appellation très affectueuse pour dire Mamie de cœur…
J’ai 3 enfants : 2 filles de 42 et 39 ans et un garçon de 32 ans qui, eux, vivent en France.
Question 1: Ton désir d'enfant remonte à quand?
Je me demande si j’ai eu vraiment un désir d’enfant vu que, à mon époque, c’était inéluctable de fonder une famille… On ne se posait pas trop de questions : on trouvait l’âme sœur, on se mariait et on avait des enfants… Si bien que, 2 ans après mon mariage, quand j’ai su que j’étais enceinte, à 23 ans, ce fut d’abord un « ouf » de soulagement car, oui, j’allais avoir une vraie famille !!!!
J’ai supposé être enceinte quand j’ai trouvé que, tout de même... je vomissais beaucoup et que ma poitrine s’alourdissait !!!! Je n’ai pas souvenir qu'il existait un test*. Toujours est-il que je ne l’ai pas utilisé… Je suis allée anxieusement voir mon gynéco pour avoir confirmation et les analyses m’ont donné raison : grossesse de 8 semaines…
*Note Sophia: Je viens de vérifier, le premier test de grossesse à domicile date de 1971. :)
Question 2: Quelle est ta vision de la grossesse?
J’ai beaucoup aimé être enceinte car sentir et imaginer ce petit être grandissant en moi était merveilleux…
Aucune inquiétude, aucune question stressante… laisser faire la nature… Mais, tout de même, beaucoup lire… Laurence Pernoud !!!! Je suis restée sereine durant toute ma grossesse… Je me sentais invincible car je devais d’abord protéger ce petit bout de moi… sans jamais savoir si c’était une fille ou un garçon… mais peu m’importait… c’était mon Bébé !
Question 3: Ton/ tes accouchement(s) se sont-ils bien passés? Le papa était-il présent pendant l'(es) accouchement(s)?
Mon accouchement a été difficile car je me suis sentie très seule : la présence du père ne s’imaginait même pas…
Le gynéco qui avait toute ma confiance n’est arrivé qu’au tout dernier moment… Et, durant plus de 30 heures, c’est une religieuse qui s’est occupée de moi (elles étaient nombreuses, encore, à l’époque dans les centres hospitaliers). Là, je garde un terrible souvenir de cette « bonne sœur » qui ne cessait de me dire d’arrêter de geindre et que, si j’avais pris du plaisir à faire cet enfant, je me devais… d’enfanter dans la douleur… J’ai alors perdu toute ma sérénité : j’avais peur…peur de ne pas y arriver…peur que mon incapacité à gérer la « délivrance » ne me fasse donner naissance à un enfant anormal…. (Je suis fâchée avec les représentants de l’église depuis !!!)
Quand mon Bébé est né, j’ai juste entendu : « c’est une fille » et « l’autre demeurée à cornettes » ( euh… pardon…) qui gueulait : « mais, c’est un petit lapin… un petit lapin »…. Si bien que j’ai alors demandé à mon gynéco si ma petite fille chérie … avait un bec de lièvre ….
Quand on me l’a enfin donnée toute lavée et habillée (je ne l’avais pas encore vue, on faisait les examens et la toilette du bébé avant de le rendre à sa maman) j’ai pleuré enfin de Bonheur… Mon mari m’attendait dans la chambre et pendant qu’il me réconfortait, on revenait chercher notre bébé pour le mettre dans la nurserie car il commençait à se faire tard….
Question 4:Est-ce que tu as eu le sentiment de baby blues? as-tu pu allaiter? Le retour à la maison a-t-il été difficile?
Le retour à la maison a été merveilleux car je ne me suis pas sentie fatiguée et je crois que je ne voulais pas me l’avouer non plus… J’avais « charge d’âme »… et une mission à accomplir !!!!
Question 5: Une anecdote, tu veux partager quelque chose avec les autres copinautes mamans? Un conseil pour les rassurer?
« Petites » (c’est affectueux !!) futures ou jeunes mamans ayez confiance en vous, ne vous posez pas mille questions souvent inutiles, laissez faire les choses comme elles viennent, acceptez les surtout et essayez de rire plus souvent de vos maladresses plutôt que de vous condamner …..
Françoise merci pour ce témoignage, je crois que tes derniers mots seront mon petit mantra à moi: "Laisser faire, accepter et rire de mes maladresses au lieu de me condamner!"
Quel beau message!